Lettre ouverte
Mesdames et Messieurs les membres des Conseils d’État,
Permettez-moi de vous interpeller en rapport avec votre communiqué de presse du 11 mai sur les négociations CH-UE, qui est publié sur le site www.kdk.ch.
Je suis très déçu par son manque de clarté. En effet, vous dites au début que vous soutenez les Bilatérales, ce qui est excellent; mais, plus loin, vous notez ” que les positions de la Suisse et de l’UE sont très éloignées. (Les cantons) considèrent eux aussi que la Suisse a fait d’importantes concessions sur toute une série de questions critiques (reprise dynamique du droit européen, rôle de la CJUE pour le règlement des différends, clause guillotine) et qu’il est crucial de régler les trois points contestés, dans le sens voulu par la Suisse, avant de signer l’accord institutionnel.”
Je souhaite rappeler qu’à la fin des négociations, la Suisse avait été de l’opinion que le traité tel que négocié était largement en accord avec les intérêts de la Suisse. Puis il a été question de demandes de « précisions »; et, soudain, on parle de “positions très éloignées”. Tout cela manque de cohérence. De plus, aucune de ces critiques n’est étayée, alors que, dans le même temps, les avis étayés et plus équilibrés de grands professionnels de la question européenne sont totalement ignorés, tout comme l’opinion publique suisse en majorité favorable à l’accord-cadre.
Les cantons ne sont-ils pas conscients des risques d’un échec en matière d’emplois et d’investissements locaux ? Et ne réalisent-ils pas que la récente décision de J&J de supprimer 300 emplois à Neuchâtel pourrait être suivie d’autres décisions similaires ? Les cantons ne réalisent-ils pas non plus que cet accord-cadre est essentiel pour leurs universités, en particulier pour l’EPFL et l’EPFZ, et pour plusieurs pans des économies cantonales? Le silence du président vaudois de la Confédération et du ministre vaudois de l’économie est assourdissant.
En conclusion, Mesdames et Messieurs, je me permets de vous dire que le secteur medtech a absolument besoin de l’accord-cadre, et qu’il n’est plus temps de tergiverser. Si vous tenez aux Bilatérales, ce n’est pas avec le langage ambivalent de votre communiqué de presse que vous progresserez. Il est temps de montrer courage, énergie et cohérence.
En cas d’échec, vous serez tout aussi responsables que la Berne fédérale.
Maurice Wagner