Manifeste Neutralité 21

POURQUOI : adaptation nécessaire de la neutralité

En menant une guerre d’agression brutale contre l’Ukraine, futur membre de l’UE, et donc contre toutes les démocraties d’Europe, la Russie de Poutine a mis en péril la politique de sécurité de l’UE et a changé le visage de notre continent de manière irréversible. Cela vaut également pour la Suisse et sa politique étrangère. Notre neutralité, pratiquée jusqu’en février 2022, a donc fait son temps et n’est plus reconnue telle quelle en Europe. La politique étrangère officielle actuelle ne tient pas suffisamment compte de ce constat. Elle ne tient notamment pas compte du fait que les bases ont fondamentalement changé depuis l’adhésion de la Suisse aux Nations unies et donc à l’engagement en faveur de la sécurité collective. Les agresseurs et les victimes ne doivent plus être traités de la même manière.

L’initiative sur la neutralité, lancée et soutenue par les milieux nationaux-conservateurs et la gauche nationale, vise à ancrer dans la Constitution la neutralité intégrale et l’interdiction de participer à des mesures de sécurité collective qui n’ont pas été décidées par le Conseil de sécurité de l’ONU. Au vu des rapports de force existants et de la pratique des puissances de veto, elle isole complètement la Suisse en Europe et rend la neutralité sans valeur en tant qu’instrument de politique étrangère et de sécurité dépendant de la reconnaissance. Sur cette base, la Suisse ne peut pas compter sur le soutien de ses voisins et de l’OTAN en cas de conflit. Elle perd sa crédibilité, ce qui a des répercussions négatives sur sa réputation et sur sa politique de paix. Dans cette situation, la neutralité doit être adaptée afin d’être reconnue et efficace dans le cadre de la défense collective.

QUOI : Les pierres angulaires de la neutralité suisse («Neutralité 21»)

Le Manifeste pour une neutralité du 21e siècle relève ce défi. Il considère la neutralité comme un instrument politique de la politique étrangère et de sécurité de la Suisse. Il renonce à sa judiciarisation en vue d’une application adaptée à la situation et à la protection des intérêts de la Suisse.

Le manifeste est issu de la société civile et bénéficie d’un soutien interpartis. Les signataires sont convaincus que ni la pratique actuelle ni l’initiative sur la neutralité ne sont la bonne voie pour l’avenir et que ni l’une ni l’autre ne sont adaptées aux changements géopolitiques. Ils proposent une nouvelle compréhension de la neutralité suisse et les adaptations qui en découlent :

Manifeste

Une neutralité pour le 21e siècle

29.5.24

a) En février 2022, la Fédération de Russie a envahi l’Ukraine, un État souverain, en violation du droit international. Le Conseil fédéral a d’une part repris les sanctions de l’UE, mais a maintenu dans ce conflit l’interdiction d’exporter du matériel de guerre aux belligérants, qui va en partie au-delà des obligations découlant du droit de la neutralité. La guerre en Ukraine confirme et démontre clairement que les différents éléments de la politique de neutralité suisse ne sont plus compatibles entre eux. La Suisse ne peut pas maintenir et défendre la protection de l’ordre juridique international, en particulier la protection de la démocratie, de l’Etat de droit et de l’interdiction de la violence, si elle traite l’agresseur, la Russie, de la même manière que la victime, l’Ukraine, et si elle interdit sur cette base la réexportation vers l’Ukraine de matériel de guerre vendu depuis longtemps. La mise en œuvre actuelle de la neutralité suscite l’incompréhension en Suisse et à l’étranger et nuit à la réputation de la Suisse. La guerre en Ukraine et les conflits futurs qui se profilent à l’horizon nous obligent à repenser la signification de la neutralité pour aujourd’hui et pour demain. La neutralité n’a de valeur que dans la mesure où elle est acceptée par la communauté inter- nationale. Ce n’est plus le cas aujourd’hui en Europe.

b) La raison de la politique contradictoire menée aujourd’hui dans le conflit ukrainien réside dans la loi restrictive sur le matériel de guerre, qui s’appuie en partie sur les conventions de La Haye de 1907, contestées et dépassées. Celles-ci se reflètent également dans l’ordonnance sur l’Ukraine. Les Conventions de La Haye règlent les droits et les obligations des belligérants vis-à-vis des Etats neutres et vice versa. Elles ont été signées à l’époque de l’impérialisme et du colonialisme, lorsque chaque État avait le droit de faire la guerre (« ius ad bellum »). Elles prescrivaient l’égalité de traitement entre l’agresseur et la victime par l’État neutre. Entre-temps, la guerre d’agression (Pacte Briand-Kellogg 1928) et le recours à la force interétatique (Charte de l’ONU 1945) ont été interdits. Le comportement que les Etats doivent adopter en vertu du droit international est aujourd’hui déterminé par la concrétisation de l’interdiction de la violence et de l’intervention dans la Déclaration de Friendly Relations de l’Assemblée générale de l’ONU de 1970. Les Conventions de La Haye ne sont plus adaptées aux conflits actuels et ne constituent plus la base de la neutralité suisse. Le principe d’égalité de traitement des Conventions de La Haye ne s’applique plus en cas d’attaque, contrairement à l’art. 2 ch. 4 de la Charte des Nations Unies, dans le cadre de la légitime défense collective selon les art. 51 et 103 de la Charte des Nations Unies. Avec l’interdiction d’agression et de recours à la force du droit de l’ONU, sa fonction de protection a disparu. En tant que membre de l’ONU, la Suisse n’est plus autorisée à traiter de la même manière les auteurs et les victimes.

c) Aujourd’hui, il n’existe plus de définition universellement reconnue de la neutralité dans le monde et son contenu en droit coutumier est controversé. Sa signification initiale a été repoussée par l’interdiction de la violence en droit international public et le droit à l’autodéfense individuelle et collective. Par neutralité, la plupart des Etats entendent aujourd’hui la non-participation à un conflit armé inter- ou intra-étatique, décidée de manière autonome, et la liberté d’alliance.

d) Les quatre éléments qui constituaient le fondement de la neutralité suisse depuis le XVIIe siècle se sont érodés au plus tard depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale : 1. nos voisins sont des Etats de droit démocratiques, membres de l’ONU et de l’UE, et ne se font plus la guerre. 2. la neutralité suisse, en tant qu’élément de l’équilibre européen des puissances, est devenue caduque avec le mouvement d’unification européenne. 3) Les raisons de politique intérieure pour la neutralité, les conflits confessionnels, politiques et linguistiques qui menaçaient la cohésion du pays, n’existent plus depuis 1918. 4. contrairement à l’ancienne Confédération, la Suisse dispose depuis 1848 d’un gouvernement qui pourrait mener une politique étrangère et de neutralité cohérente (s’il le voulait).

e) La neutralité a toujours une signification pour l’identité Elle s’est développée au fil de l’histoire et est profondément ancrée. Il faut en tenir compte. Dans les sondages, une majorité souhaite aujourd’hui encore s’en tenir à la neutralité, même si les avis divergent largement et sont contradictoires sur ce que signifie et peut apporter la neutralité aujourd’hui. La question de savoir si la neutralité présente des avantages pour les prestations de bons offices et la place économique est également controversée. Une comparaison avec d’autres Etats, comme la Norvège, montre que ni les bons services ni la place économique ne requièrent la neutralité.

f) La neutralité a perdu son utilité pour la sécurité militaire de la Suisse. Celle-ci dépend avant tout de l’OTAN, de l’UE et de ses États L’effet protecteur de la neutralité se détermine en fonction de l’utilité qu’elle apporte à la communauté internationale. L’importance de la neutralité en tant qu’instrument de politique étrangère doit donc être constamment réexaminée dans le cadre de la sécurité européenne. Elle ne peut pas être considérée comme permanente et perpétuelle

g)La neutralité de la Suisse se fonde sur les objectifs de la politique étrangère inscrits dans la Constitution fédérale ainsi que sur la Charte des Nations unies de 1945, qui interdit toute agression et s’applique à tous les États. La Suisse a sagement renoncé jusqu’à présent à inscrire la neutralité dans la Constitution fédérale en tant que but de l’Etat ou à fixer juridiquement sa mise en œuvre. Elle continue à s’orienter sur le principe des pères de la Constitution de 1848, qui stipulaient que « la neutralité est un droit fondamental de l’homme » :

« la neutralité n’est pas un principe constitutionnel et politique qui doit figurer dans une constitution fédérale, car on ne peut jamais savoir s’il ne faudra pas l’abandonner un jour dans l’intérêt de sa propre indépendance ».

Dans ce contexte, une actualisation de la neutralité suisse s’impose, autour de dix pierres angulaires:

Les pierres angulaires de la neutralité suisse (« Neutralité 21»)

  1. La neutralité de la Suisse pour le 21e siècle repose sur cinq piliers : la Charte de l’ONU de 1945, les autres traités internationaux signés par la Suisse, les objectifs de la politique étrangère ancrés dans la Constitution fédérale, la sécurité du peuple et de l’État et la tradition séculaire de la neutralité librement choisie sur le plan
  2. La neutralité est un instrument de politique étrangère. Elle permet à la Suisse de choisir ses intérêts en matière de politique extérieure et de sécurité dans les conflits interétatiques et les guerres civiles. Elle renforce la position de la Suisse en tant que partenaire fiable et stable, qui ne s’immisce pas militairement dans les conflits entre Etats et qui renonce à des actions offensives contre d’autres Etats. Elle sert une politique de paix Elle ne doit pas aller à l’encontre des objectifs de la politique étrangère et des intérêts du pays inscrits dans la Constitution, ni de sa responsabilité en tant qu’Etat membre de l’ONU.
  3. La Suisse définit le contenu et la mise en œuvre de la neutralité de manière autonome et en fonction de la Elle renonce à légiférer sur la politique de neutralité.
  4. En temps de paix et en cas de conflit, la Suisse met à disposition tous les moyens qu’on peut raisonnablement attendre d’elle en matière de bons offices, d’aide humanitaire et surtout d’aide financière.
  5. La neutralité sert la politique de sécurité et non l’inverse. La Suisse reste donc neutre tant que la neutralité militaire sert sa sécurité et que celle-ci ne met pas en danger les objectifs et les valeurs de l’Etat dans les relations internationales. Cela doit être examiné et décidé au cas par cas.
  6. Une armée puissante sert une politique de sécurité crédible de la Suisse, indépendamment du fait que la Suisse soit neutre ou En temps de paix, la Suisse se prépare avec l’OTAN et l’UE de manière à pouvoir se défendre militairement en cas d’agression, conjointement avec les Etats de droit démocratiques. Elle collabore étroitement avec ces derniers en matière d’armement, d’instruction et de commandement, de manière à garantir l’interopérabilité des forces armées et le combat interarmes.
  7. La Suisse reconnaît le droit de légitime défense des Etats attaqués en violation du droit international public (art. 51 de la Charte des Nations Unies). Elle s’abstient de tout ce qui pourrait favoriser l’agresseur.
  8. La Suisse adapte la loi sur les Le Conseil fédéral peut prendre ses propres mesures en plus des sanctions édictées par l’ONU et ses principaux partenaires commerciaux.
  9. La neutralité s’exerce sous réserve de la sécurité collective et des interventions humanitaires et permet à la Suisse de fournir des prestations de soutien correspondantes, telles que l’octroi de droits de survol ou d’autorisations du transit de troupes et de matériel au profit d’une victime d’agression et d’une population civile touchée.
  1. La Suisse adapte la loi sur le matériel de guerre. L’exportation de matériel de guerre doit désormais être réglementée à la lumière des intérêts de la Suisse en matière de politique de sécurité et de politique étrangère. L’exportation d’armes est organisée de manière autonome. Elle n’est pas déterminée par la neutralité.

Sur la base de ce qui précède et pour les raisons mentionnées, nous appelons le Conseil fédéral à prendre en compte les réflexions faites dans la pratique et à entreprendre rapidement, avec le Parlement, une adaptation de la neutralité suisse qui soit en mesure de satisfaire aux intérêts du pays et aux exigences du 21e siècle.

Premiers signataires  

Ameti, Sanija; Aregger, Joseph;  Ballmer, Bettina; Barandun, Nicole; Beerli, Christine;  Blum, Roger; Breitenmoser, Stephan; Casanovas Enrico; Cottier, Thomas; Curti, Marco; Deiss, Joseph; Dell’ Ambrogio, Mauro; de Cerjat, Bénédict; de Weck Roger; Etter, Christian; Fischer, Klaus; Fivat, Paul; Flach, Beat; Flückiger, Alexandre; Fluri, Kurt; Forster, Erika; Forster, Ueli; Forstmoser, Peter; Frei, Christoph; Frey, Felix; Fricker, Hans-Peter; Gerber, Jean-Daniel; Glanzmann-Hunkeler, Ida; Gollmer, Martin; Gredig, Corina; Guldimann, Tim; Gut, Ulrich; Holenstein, André; Imboden, Dieter; Jeker, Rolf; Jorio, Marco; Joris, Elisabeth;  Kellerhals, Franz; Kipfer, Rolf; Knill, Dominik; Koellreuter, Andreas; Kreis, Georg; Kury, Patrick; Landmann, Regine; Lanz, Christoph; Lebet, Jean-Hubert; Liener, Arthur; Markwalder, Christa; Marti, Arnold; Michel, Simon; Mohler, Markus H.F.; Moor, Pierre; Müller, Georg; Nay, Giusep; Nobs, Beat; Nordmann, Roger; Nussbaumer, Eric; Oberlin, Beat; Regazzoni, Bernardino; Regli, Peter ; Rhinow, Réné; Riniker, Maja; Roth, Franzika; Rüdisüli, Marc; Saxer, Urs; Schiesser, Fritz; Schmid, Samuel; Schneider-Schneiter, Elisabeth; Schweizer, Rainer J.; Seger, Paul; Seiler Graf,  Priska; Selg, Casper; Spillmann, Kurt; Steinmann, Walter; Turnherr, Daniela; Uebersax, Peter; Viatte, Gérard; Villiger, Kaspar; Vogel, Stefan; von Graffenried, André; von Matt, Beatrice; von Matt, Peter; Walti, Beat; Welti, Philippe; Werder, Hans; Woker, Daniel; Zwahlen, Jean.

Le comité

Thomas Cottier, Marco Jorio, Markus Mohler, René Rhinow, Urs Saxer, Philippe Welti et  Daniel Woker.

Manifeste Neutralité 21, c/o Association La Suisse en Europe, Falkenplatz 11, 3012, Berne, contact@suisse-en-europe.ch

Presseschau zum Manifest

«Eine Neutralität für das 21. Jahrhundert»

11. Juni 2024

Das Pressegespräch vom 29. Mai 2024 zur Vorstellung von Neutralität 21 war von der Medienseite her über Erwarten gut besucht und hat entsprechend via die teilnehmenden Medienvertreter in allen drei Sprachregionen ein breites Echo gefunden:

TA-Medien

Mario Stäuble, Ressortleiter Inland beim Tages-Anzeiger, hat einen positiven Artikel über Entstehungsgeschichte und Präsentation des Manifestes geschrieben, welcher wohl in allen grösseren Medien der TA-Gruppe in der Deutschschweiz (Bund, Berner Zeitung, Basler Zeitung) und übersetzt in den zu Tamedia gehörenden Titeln der Suisse Romande (Tribune de Genève, 24 heures) übernommen worden ist:

NZZ-Gruppe

Georg Häsler, sicherheitspolitischer Experte in der Mantelredaktion, hat einen klaren, auch das Umfeld des Manifestes berücksichtigender Artikel geschrieben:

Neutralität für das 21. Jahrhundert: Ein neues Manifest von Intellektuellen

RingierGruppe

Raphael Rauch, Bundeshausredaktor des Sonntagsblick, hat einen Artikel über Bürgenstock-Friedenskonferenz geschrieben, ohne das Manifest zu erwähnen.

CH-Media

Trotz Einladung nicht am Pressegespräch vertreten, aber auf «Watson», der führenden virtuellen Tageszeitung des Konzerns, erschien ein Zusammenschnitt des TA-Artikels von Mario Stäuble:

Schweizer Neutralität neu denken: 87 Persönlichkeiten gegen Blocher

Le Temps

Frédéric Koller, Redaktor «Suisse» hat einen klaren und positiven Artikel geschrieben:

Un manifeste pour contrer l’initiative sur la neutralité de Christoph Blocher – Le Temps

PDF: LT124_SUISSE_2-9.pdf 

Republik

Priscilla Imboden, Bundeshauskorrespondentin, hat einen Kurzbericht über das Pressegespräch geschrieben:

Ein Update für die Neutralität – Republik

Thomson/Reuters

Dave Graham, Schweiz-Korrespondent, wird einen längeren Agentur-Artikel zur Bürgenstock-Friedenskonferenz schreiben, wo er das Manifest einbauen will.

Journal21

Martin Gollmer (Ex-Tages-Anzeiger) stellt das Manifest und ein paar Medienberichte dazu vor:

Christoph Blocher erntet Widerspruch | Journal21

Weltwoche

Philipp Gut, der Rottweiler von Herausgeber und Chefredaktor Roger Köppel, hat zum Manifest einen Leiter geschrieben:

Polemik gegen Christoph Blocher und seine angebliche «Pro-Putin-Initiative»: Politiker und Professoren wollen die Neutralität total ausverkaufen – ihr wahres Ziel: ein EU- und Nato-Beitritt der Schweiz

PDF: Medien, WW, Mit Pomp und Pathos gg Blocher, WW 240529 ol.pdf

Radio/TV

  • Im «Echo der Zeit» ein längerer positiver Beitrag von Philipp Schrämmli mit Antworten von Thomas Cottier, René Rhinow und Daniel Woker:
  • Im Radio/TV della Svizzera Italiana sind Interviews mit Bernardino Regazzoni gesendet worden:
  • Thomas Cottier auf RTS:

Corriere del Ticino

https://www.cdt.ch/news/svizzera/un-manifesto-in-dieci-punti-per-ripensare-la-neutralita-353753

Die Krone des Medienechos gehört einem «Leitartikel zur Neutralität» in allen TA-Medien von Fabian Renz, der nicht nur die Gegnerschaft des Manifests zu Blochers Initiative akzentuiert, sondern auch dessen Aufforderung an den Bundesrat, tätig zu werden. Da persönlich bekannt und damit vertrauenswürdig, ist Renz einer der Journalisten, der das Manifest schon ein paar Wochen vor dem 29. Mai 2024 erhalten hat, und der damit seinen Artikel auch vorbereiten konnte:

Schweizer Neutralität: Wir müssen Blocher etwas entgegenhalten | Tages-Anzeiger

Nous vous invitons à signer le Manifeste 21 et à vous engager ainsi pour une adaptation de la neutralité suisse par le Conseil fédéral et le Parlement. Pour confirmer votre signature, vous recevrez un e-mail à l’adresse indiquée.