La coopération entre la Suisse et l’Union européenne pendant la pandémie
09.06.2020
Nous revenons progressivement à une nouvelle normalité. Il s’agit notamment de reprendre la politique européenne, qui a été politiquement mise de côté pendant la crise, mais qui, dans la pratique, a été très active grâce à la coopération et aux relations avec les pays voisins et avec l’Union européenne. Elle a ainsi contribué de manière significative à la résolution de problèmes urgents. Le rapport ci-joint documente les différents domaines dans lesquels la coopération fut particulièrement étroite..
L’isolement national et la fermeture des frontières nous ont tous ramené en arrière et nous ont rappelé des souvenirs de la Seconde Guerre mondiale. C’est ainsi qu’en tant qu’enfant né après la guerre, j’ai imaginé le Réduit et sa mentalité. Les milieux conservateurs nationaux vont essayer de tirer parti de l’expérience de la crise. Dans les moments difficiles, tout le monde est seul. Et l’on se souvient de Carl Schmitt, qui a qualifié la souveraineté de compétence juridique d’urgence.
Cette idéologie contredit le fait que la Suisse dépend des marchés d’exportation en Europe et dans le monde et de nombreux travailleurs des pays voisins. La crise n’aurait pas pu être surmontée dans les hôpitaux du Tessin, de Bâle, de Neuchâtel et de Genève sans les nombreux collaboratrices et collaborateurs venant des pays voisins. Ceux-ci traversaient la frontière quotidiennement et devaient souvent faire de longs détours. Nous devons leur exprimer notre vive gratitude. Cela prouve que le débat sur l’accord sur la libre circulation des personnes, qui va maintenant reprendre, doit se concentrer sur les liens économiques, culturels et aussi politiques étroits qui unissent notre pays à l’Europe. Il en va de même pour l’accord-cadre. Celui-ci servira de base pour donner un fondement juridique à de nombreuses expériences pratiques acquises durant la crise et ouvrira la voie à de nouveaux accords avec l’Union dans un contexte mondial très préoccupant caractérisé par l’absence de leadership américain et des tensions croissantes avec la Chine. La guerre commerciale et la pandémie ont montré que nous appartenons à l’Europe et que nous devons défendre nos valeurs dans le monde à ses côtés.
Avec tous mes vœux de bonne santé,
Au nom du Comité,
Thomas Cottier
Président de l’ASE
Rapport: La Suisse et l’UE pendant le Corona : un résumé des mesures coordonnées